Comment gérer un PERSÉCUTEUR ? (Jeux psychologiques – Triangle de Karpman)

Dans les jeux psychologiques, un PERSÉCUTEUR attaque pour appeler en général une VICTIME qui va lui servir de faire-valoir, ou juste pour expulser ses frustrations.

Voici les stratégies possibles pour mieux gérer un Persécuteur et éviter de vous retrouver piégé dans ce genre de situations.

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Comment gérer un PERSÉCUTEUR ? (Jeux Psychologiques – Triangle de Karpman) – Version Texte

 

Bonjour,

Dans mon précédent article sur le Rôle de PERSÉCUTEUR dans les jeux psychologiques, j’ai décrit des scénarios classiques où une personne vous critique, cherche à vous rabaisser, vous amène sur des terrains où elle va se valoriser facilement à vos dépends. Vous sentez le jeu de pouvoir.

Voici maintenant la suite de cet article, sur les stratégies possibles pour mieux gérer un Persécuteur et éviter de se retrouver piégé dans ce genre de situations.

 

Donc vous avez une personne en face de vous qui crée des situations où elle peut être supérieure, voire vous écraser ou vous humilier.

Le 1er problème, c’est de savoir où est la frontière entre challenge et « persécution », c’est-à-dire une pression saine et une pression malsaine invitant à rentrer dans le triangle des jeux psychologiques.

Surtout s’il y a un rapport d’autorité avec cette personne, si c’est votre chef, votre professeur, votre parent.

Ce n’est pas toujours facile, mais il y a des indices qui peuvent vous mettre la puce à l’oreille :

  • La critique n’est pas constructive.
    Notamment, elle ne porte pas sur votre travail ou sur des résultats factuels mais vous attaque personnellement.
    Il y a une différence entre « il y a des failles dans ton analyse » et « tu es vraiment nul ».
  • Vous sentez que la personne prend plaisir à vous rabaisser, ou bien vous avez l’impression de servir de paratonnerre à ses frustrations, qui n’ont rien à voir avec vous.
  • Vous servez de faire-valoir, elle s’approprie vos idées ou vos projets valorisants.

 

La formule du jeu psychologique selon Eric Berne et Steven Karpman commence par la phase d’hameçonnage : une accroche sur un point faible.

Et comme on ne peut pas changer les autres, et que des tentatives d’hameçonnage, nous en subissons tous à tous les jours, la meilleure parade est de connaitre du mieux possible nos propres points faibles pour éviter de tomber dans nos scénarios les plus habituels.

Nous avons chacun nos jeux favoris, et il n’y en a pas tant que cela au final.

C’est souvent a posteriori qu’on peut analyser ce qui s’est passé, comment je me suis encore laissé piéger :

  • quand,
  • avec qui,
  • les déclencheurs qui me font partir au ¼ de tour (cela peut être la critique, l’ironie, le blâme, la plainte, l’indifférence…),
  • les sujets sensibles (le respect, la non reconnaissance, la responsabilité…)

Je peux aussi réfléchir aux jeux habituels dans ma famille dans lesquels je baigne depuis mon enfance, mes héros mythiques aussi… et ainsi prendre conscience de mes schémas habituels, et de mes points faibles.

Par exemple, un client de coaching – chef d’entreprise – n’arrivait pas à garder ses managers, et il y avait des cas de burn-out dans ses équipes. Il savait qu’on le jugeait narcissique, grande gueule et insupportable !
Pourtant il voulait juste atteindre ses objectifs.

Quand je lui ai décrit les 3 rôles du triangle, il a fait le lien avec une éducation « à la dure » avec compétition entre les frères et sœurs, avec les camarades de classe – d’ailleurs il n’avait pas vraiment d’amis. Être toujours le 1er, briller, se mettre en avant…

Selon la logique « cela m’a permis de réussir, donc c’est pour ton bien », il mettait une grosse pression sur ses équipes, les mettait en concurrence interne, et les court-circuitait si un gros contrat était en jeu…
Un bon chef « PERSÉCUTEUR » sans forcément s’en rendre compte…

Imaginons que vous travaillez en direct avec cette personne qui s’énerve quand cela ne va pas assez vite, quand les contrats ne rentrent pas comme prévu et vous allume régulièrement devant témoins sur le thème « je ne vous ai pas embauché pour faire la sieste »…

Donc vous êtes face à un rôle de PERSÉCUTEUR qui sème la terreur et/ou la zizanie.

 

Selon votre sensibilité, vos points faibles, votre historique avec la personne, il peut y avoir 3 hameçonnages possibles.

  • Vous pouvez vous laisser dévaloriser – c’est votre chef, il vous a embauché, il est tellement impressionnant d’énergie et d’aplomb – et vous prenez le rôle de la VICTIME en acceptant les critiques, en perdant votre confiance en vous, et en travaillant toujours plus pour essayer d’être à la hauteur.
  • Vous pouvez aussi escalader en conflit dans un mode PERSÉCUTEUR : « Je ne tolérerai pas vos agressions de petit chef », et cela tourne en guerre de coqs. Et dans le cas de votre chef, vous démissionnez ou vous êtes viré dans la foulée.
  • Et si vous avez-vous-même une tendance SAUVEUR, vous pourriez lui chercher des excuses et tenter de le défendre envers autrui.

 

Au début, c’est difficile à repérer tellement c’est automatique, surtout avec certaines personnes ou certaines situations.

La personne appuie sur le bouton « tu es nulle » et hop, je me dévalorise, ou bien je rentre en conflit, ou bien j’essaie de l’excuser.

 

La 1ère étape est donc de repérer vos scénarios types.

Ensuite, il va falloir résister à la tentation, à la réaction réflexe.

Pour gérer un PERSÉCUTEUR, je mets des limites et je refuse le jeu de pouvoir.

  • Non, je ne vais pas me laisser écraser, je connais ma valeur.
  • Non, je ne vais pas rentrer dans un conflit stérile, juste discuter calmement des faits.
  • Non, je refuse de l’excuser, il est responsable des conséquences de ses actes.

Je suis un ou une adulte responsable qui veut s’adresser à un autre adulte responsable, en position +/+, pour accepter ou non la critique.

Car vous pouvez accepter le feedback, tant qu’il est constructif et aidant.
Si vous commencez à ronronner dans vos habitudes, à devenir moins performant, un peu de pression peut vous être utile. A condition qu’elle soit factuelle et respectueuse.

 

Le cœur de la solution face à une critique ou un jeu psychologique de la part d’un PERSÉCUTEUR, c’est donc de refuser la relation de pouvoir ou de dépendance, en traitant l’autre d’égal à égal, et acceptant éventuellement le feedback sans me retrouver dévalorisé.

 

Si vous avez la malchance de crever un pneu au bord de la route, que vous ne savez pas changer une roue et que vous appelez à la rescousse, la critique ou l’ironie de votre interlocuteur ne sert pas à grand-chose.

Mais si par habitude, ou parce qu’au final vous espérez qu’il vous aide, vous faites profil bas et le laissez vous rabaisser, cela risque de devenir une habitude désagréable, et pas seulement pour les roues de secours.

Dès qu’il y a relation de dépendance, de pouvoir, le jeu psychologique pointe son nez…
Alors même si vous avez besoin de la personne, résistez et refusez de vous faire marcher dessus !

 

Là où cela se complique vraiment, c’est quand le jeu est installé depuis des années dans votre couple, votre famille, avec des collègues… C’est plus difficile à identifier tellement c’est rentré dans les habitudes.

Surtout le scenario PERSÉCUTEUR cherche VICTIME, où pour éviter le conflit, par dépendance matérielle, affective ou psychologique, vous avez laissé l’autre prendre l’ascendant.

Et comme cela s’est fait progressivement, ou sous couvert de blagues, difficile de revenir en arrière.
Et aussi de réaliser qu’un jeu ne se joue pas seul, et s’il s’est développé c’est en partie que vous l’avez alimenté même sans vous en rendre compte.

 

Quand vous allez vouloir sortir du jeu, vous affirmer, refuser de vous faire dévaloriser, attendez-vous à de la résistance en face : vous changez les règles, vous déstabilisez le système.

L’autre perd son faire-valoir, voire son souffre-douleur, vous allez devenir le jaloux, le frustré – ce qui montre bien que t’es nul…

On va essayer de vous faire revenir dans le triangle en vous attaquant, en vous provocant, en soufflant le chaud et le froid…

Si vous savez que la partie va être rude, et que vous ne pouvez pas échapper à la pression, le Coaching en Communication peut vous aider.

 

D’ailleurs, j’imagine que si vous lisez cet article, vous vivez ou vous avez vécu ce genre de situations, n’hésitez pas à partager vos expériences…

Dans d’autres articles, je vous parle des autres rôles – Victime et Sauveur – et aussi de stratégies pour sortir des jeux psychologiques.

Et bien sûr si vous voulez creuser les subtilités du Triangle Dramatique, le mieux est de lire le livre de Stephen Karpman ou de faire une formation en communication.

 

J’espère que cet article vous aura donné envie de développer votre compréhension de vous-même et des autres, pour développer des relations plus riches.

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A bientôt.

Guillemette Moreau, Coach de Dirigeants et Coach de Carrière.

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